La Forteresse se présente sous la forme d'une vaste enceinte de type quadrangulaire, comparable à celle du Louvre médiéval.
En effet, les deux ensembles fortifiés (de Paris et de Luzarches) sont très comparables, car contemporains et situés dans le domaine royal.
Nous pouvons également citer dans la même période le château de Dourdan (Essonne), le chef d'œuvre de Philippe Auguste, ou celui du Guédélon, château actuellement en construction (Yonne).
Le château est flanqué de tours circulaires à chacun de ses angles, mais aussi, très probablement, au milieu de ses courtines.
Il nous en reste cinq au total, très remaniées à l'époque moderne, accessibles pour la plupart sur deux niveaux.
A l'Ouest de l'ensemble castral se voit la Motte à proprement parler, l'une des plus belles d'Ile-de-France, datable du XIe siècle.
La Motte :
Il s'agit de la structure défensive la plus ancienne du site, puisque les spécialistes la date de la fin du XIe s, voire du tout début XIIe s.
Selon des dispositions communes à l'époque romane, il s'agit d'une fortification de terre, structure artificielle édifiée à mains d'hommes.
Les fossés subsistants sont toujours très impressionnants. Jugez par vous même.
A cette époque lointaine, avant la construction des remparts en contrebas, datés pour leur part du début du XIIIe siècle, une tour maîtresse en bois (ou en pierre) était perchée sur la motte.
Elle servait de logis seigneurial. La plateforme qui l'accueillait fait actuellement 32 mètres de diamètre.
Le Château du Bas :
Avec les nouvelles techniques rapportées de Terre Sainte durant les Croisades des XI-XIIIe siècles, l'architecture castrale va évoluer vers un nouveau type de châteaux, ceux du type "Philippien".
C'est donc tout naturellement que le château de la Motte se pare de nouvelles fortifications, construites en grès.
De larges fossés secs complétaient l'ensemble début XIIIe siècle. Ils sont encore visibles par endroits.
Le Logis seigneurial :
Hypothèse des archéologues :
- Soit le logis seigneurial subsiste sur la plateforme sommitale de la motte sous forme d'une tour maîtresse (en pierre),
- Soit le logis est implanté à l'intérieur de la nouvelle enceinte, peut être au même emplacement que la Maison du tourisme.
Dans ce cas, il se pourrait que les caves (murs en moellons calcaires liés à un limon brun) soient les salles basses du logis XIIIe s.
Le Châtelet d'entrée (T5) :
De ce système défensif, il ne reste que l'une des deux tours, celle de droite, qui flanquaient l'accès principal à la place.
Ce passage devait comporter un système de herse et d'assommoir, qui n'est plus visible en l'état.
Les Tours d'angle (T1, T2, T4) :
Comme leur nom l'indique, elles sont situées aux extrémités des courtines, dans les angles. Elles ont un rôle primordial.
La Tour Nord Ouest (T1) :
Noyée dans la végétation qui se poursuit dans les fossés de la Motte voisine, elle est accessible en terrasse.
La Tour Nord Est (T2) :
Comme l'ensemble des tours d'angle, elle est conservée sur une hauteur approximative de 10 mètres de haut.
Remarquez la base talutée de cette tour, comme il est d'usage à cette époque dans les tours circulaires "royales".
La tour flanque la courtine. Remarquez l'archère judicieusement placée pour surveiller toute la longueur du mur d'enceinte.
A l'époque, les tours comportaient deux pièces voûtées et une couverture. Ces voûtes ont disparu de nos jours.
Les tours d'angle ont toujours un diamètre approximatif de 8 mètres.
La Tour Sud Est (T4) :
Remarquez le percement de la courtine, qui nous permet d'apprécier l'épaisseur de celle-ci, près de deux mètres.
La Tour Est (T3) :
Cette tour est la seule du milieu des courtines qui soit toujours en élévation. Elle est de très belle facture.
Elle a été profondément modifiée sur sa face interne. Elle comporte une salle basse, accessible par une porte donnant sur le fossé.
La Poterne :
Elle est de facture plus tardive, percée dans la courtine Nord bien des siècles plus tard.
Située à l'opposé de l'entrée principale, elle est une sortie secondaire fonctionnelle.
L'Eglise castrale :
Sous le vocable de Saint Côme & Saint Damien, référence aux Saints patrons des Chirurgiens, elle se situe en contrebas du château, à l'extérieur de l'enceinte castrale.
Elle fut édifiée dès le XIe siècle par le comte de Clermont. Le clocher est quant à lui datable du XIIe siècle, avec ses arcatures romanes.
Élément le plus ancien de l'ensemble religieux, le chœur roman date du XIe siècle, probablement contemporain de la motte castrale.
L'abside est en cul-de-four et les absidioles comportent toujours de nos jours des chapiteaux historiés.